Une chance nous est offerte, celle de pouvoir s’employer à inscrire un projet à travers un acte collectif, longitudinal, transversal et porteur de bien commun. Nous vivons une époque où l’irruption des modes fulgurants de communication et de partage de connaissances culminent et où l’individualisme a été nourri par notre longue période pandémique. Ce projet d’établissement, c’est celui de la rencontre des citoyens par l’expérience musicale, dispensée par une équipe de professionnels passionnés, accompagnée par des services supports compétents, des directions bienveillantes et des élus impliqués.
La saveur de la transmission, que l’on se positionne du point de vue de l’apprenant ou de l’appris, relève d’une certaine magie. Cette magie, qu’on pourrait apparenter aux axones ou aux fascias qui font circuler les messages dans notre corps, est le propre de l’enseignant qui sait s’adapter à l’élève pour l’éduquer « à » l’art et « par » l’art. Cette itération dans l’action d’apprendre participe de l’émancipation des individus et nous rappelle combien l’acte de transmettre doit être qualitatif et bienveillant.
L’école de musique intercommunale se déploie sur quatre sites d’enseignement, mais aussi dans ces espaces républicains par excellence que sont les établissements scolaires, là où l’équité en matière d’accessibilité culturelle se révèle à son paroxysme. C’est précisément à cet endroit, au cœur de ces lieux de vie, que l’on grandit durant pas moins de 13 000 heures, de la maternelle jusqu’au baccalauréat.
Tout au long de ce « parcours d’éducation artistique et culturelle », il nous aura plu de croiser une musicienne intervenante, des artistes en résidence, d’aller voir un ballet, de chanter ou de pratiquer un instrument au sein d’un orchestre à l’école et bien d’autres expériences encore. Parfois même, dans nos territoires ruraux, nous avons la chance que nos parents nous accompagnent sur le chemin de cette propre conquête qui est la nôtre, vers un prolongement de ces temps de transformation de soi qui changent notre rapport au monde. Nous pouvons alors estimer que nous sommes sous des auspices inestimables et qu’on nous offre un legs précieux.
La Culture, c’est ce qui fait Humanité ;
Savoir la partager, c’est ce qui fait Société ;
Rendre possible cette transmission dans divers lieux et sur tous les temps de la vie d’un enfant, c’est ce
qui fait Territoire ;
Lorsque les institutions, les collectivités, les acteurs culturels et les habitants coopèrent vertueusement
et fabriquent du commun, c’est ce qui fait Nation.